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X CONGRÈS INTERNATIONAL DES SCIENCES HISTORIQUES À ROME 1955

Le Xe Congrès International des Sciences Historiques a eu lieu à Rome du 4 au 11 septembre 1955. Son organisation a été confiée tout d’abord à M.Luigi Salvatorelli et puis – après l’Assemblée Générale de Bruxelles en 1952 – à M.Frederico Chabod. Etant donné la critique exprimée par certains pays que le Congrès précédent ayant eu lieu en 1950 à Paris était dominé par l’histographie française, on a engagé plus de comités nationaux dans l’organisation de celui en 1955.
Par conséquent  le nombre de personnes intéréssées a considérablement augmenté par rapport à Paris. Il y avait 1633 inscriptions et finalement 1500 participants s’y sont présentés, dont 220 intervenants. Le nombre de Français (320) était presque égal à celui d’Italiens (318). Par contre ces derniers ont présenté moins de communications (33) par rapport aux Français (49). Les autres participants étaient moins nombreux: les Anglais (212 et 25 interventions), les Allemands de RFA (150 et 22 interventions), les Américains (80 et 24 interventions), les Yougoslaves (68, pas d’interventions), les Danois (54 et 3 interventions), les Belges (53 et 5 interventions), les Autrichiens (49 et 7 interventions), les Suisses (48 et 7 interventions) et les Hollandais (42 et 4 interventions).

Quant à l’organisation, on a gardé le même schéma des interventions: les rapports et les communications. Etant donné que le temps est pour l’historien une catégorie clé on a rétabli, par rapport au Congrès précédent, les sections chronologiques. Tenant compte de la décolonisation entamée qui a déjà abouti par l’indépendance de plusieurs pays africains et asiatiques, les organisateurs essayaient de ne pas exclure les historiens extra-européens. Selon ce principe il y avait quatre sections chronologiques (antiquité, Moyen Age, histoire moderne et contemporaine) ainsi que celles supplémentaires consacrées aux sciences auxiliaires et à la méthodologie.

La nouveauté du Congrès s’est exprimée par les interventions résumant les études historiques de la décennie précédente. Ce défi a été entrepris par les spécialistes reconnus: M.Arnaldo Momigliano (antiquité), M.Fernand Vercauteren, remplacé plus tard par M.Yves Renouard (Moyen Age), Gerhard Ritter (début de l’époque moderne) et Pierre Renouvin (époque contemporaine). Ce qui était commun dans leurs interventions c’est l’appel à saisir plus largement les questions politiques, sociales et économiques. On a également souligné la nécessité d’entreprendre les études qui ne portaient pas sur un seul pays mais qui dépasseraient les frontières nationales. Cet appel n’a pas seulement concerné le rideau de fer séparant l’Ouest de l’Est mais aussi les pays démocratiques. Les historiens des Etats-Unis (M.Oscar Handlin, M.Owen Lattimore) y ont apporté un nouveau regard. En considérant la théorie qui reconnaissait la frontière poussée à l’Ouest comme facteur formant la nation américaine, ils encourageaient une approche plus interdisciplinaire.
L’idée importante, présente au cours des débas du Congrès, constituait une tentative de redéfinir l’historisme. Une rélexion de M.Benedetto Croce, mort en 1952, est devenue le point de repère. Selon M.Francesco Collotti l’historisme contemporain aurait dû éviter de tomber dans un déterminisme, en cherchant des règles universelles du procès historique (aussi bien la conception idéaliste que marxiste) et en évitant en même temps le sceptisme. Le savant a indiqué que la pensée évoluait avec la société, c’est pourquoi l’historisme contemporain devait tendre à concilier le caractère temporaire des valeurs avec leur universalité.

La participation des représentants de l’URSS, pour la première fois après la IIe guerre, a été considérée comme l’événement décisif du Congrès. La représentation soviétique, dont 13 participants, a présénte 11 conributions. Les autres pays du bloc de l’Est s’y sont fait aussi représenter: Roumanie (27), Pologne (12), Tchécoslovaquie (7) et Hongrie (5). L’arrivée des invités des pays séparés par le rideau de fer est devenue possible au dernier moment, grâce à une courte période de dégel, juste après la mort de Stalin. La participation de ces délégués suscitait des craintes des organisateurs, ils avaient peur des éventuelles disputes entre ceux du block de l’Est et les historiens expatriés. Heureusement les craintes se sont avérées vaines. L’activité des pays communistes a été bien accueillie par la presse de l’Ouest et celle soviétique. Elle s’est particulièrement manifestée dans la presse soviétique, prouvant la collaboration en train de se développer entre l’Est et l’Ouest. L’équipe soviétique essayait à chaque pas de souligner sa fidélité à la politique historique de Stalin. Et c’est pourquoi elle a critiqué le père de l’histographie soviétique Michaił Pokrowski qui critiquait gravement l’impéralisme de tsar, ce qui était en desaccord avec la tentative stalienne de restituer l’histoire «civile». Malgré le dégel, les historiens de l’URSS n’ont pas évité de mener la guerre idéologique. La conférence de la présidente de la représentation soviétique Mme Anna Michajłowna Pankratowa, polémisant avec l’historisme de M.Benedetto Croce, a dévoilé le manque de compétences techniques et le schématisme des concepts de l’historiographie marxiste. Cependant le dogmatisme des communications soviétiques n’a pas empêchê de créer une ambiance amicale.

La participation active du Vatican au Congrès a constitué le contrepoids à la présence des historiens du bloc de l’Est. Les représentants du Vatican ont pris part aussi bien aux préparatifs du Congrès, soit à l’Assemblée Générale CISH en 1952, qu’au cours du Congrès présénte plusieurs contributions. L’événement qui a marqué le déroulement du Congrès et dont la presse italienne a largement informé était l’audience au Vatican accordée aux participants par le pape Pius XII. Le discours du Saint Père a précisé l’attitude de l’Eglise à l’égard aux sciences historiques. On a remarqué le changement radical par rapport au Congrès de Rome en 1913 où le pape avait eu l’impression d’être pris en otage par le pays laïque italien. Pius XII a clairement souligné que l’Eglise, en évoluant durant des siècles, assimilait la culture nationale et en même temps la co-créait. Selon lui l’Eglise catholique ne s’identifiait pas à la civilisation européenne mais par l’Evangile prêchée elle entreprenait le dialogue avec des cultures différentes.
Les rapports et les communications du Congrès de Rome ont été publiés en 7 tomes, exceptionnellement avant les débats et distribués aux participants. Et aussi les actes du Congrès ont vu vite le jour.

 

Bibliograpie

  1. „Corriere della Sera”, 1955, nr 213 (8 IX)
  2. „La Stampa”, 1955, nr 213 (8 IX)
  3. Comitato Internazionale di Scienze Storiche. X Congresso Internazionale di Scienze Storiche, Roma 4-11 settembre 1955. Relazioni; t. 1: Metodologia – Problemi generali – Scienze ausiliarie della storia; t. 2, Storia dell’Antichità; t. 3: Storia del Medioevo; t. 4: Storia moderna; t. 5: Storia contemporanea; t. 6: Relazioni generali e supplementi, t. 7: Riassunti delle comunicazioni, Firenze 1955
  4. Comitato Internazionale di Scienze Storiche. Atti del X Congresso Internazionale di Scienze Storiche, Roma 4-11 settembre 1955, Roma 1957
  5. K.D. Erdmann, Die Ökumene der Historiker. Geschichte der Internationalen Historikerkongresse und des Comité International des Sciences Historiques, Göttingen 1987
  6. P. Prodi, Il X Congresso Internazionale di Scienze Storiche. Roma 1955. Cinquant’anni di distanza, [w:] Il X Congresso Internazionale di Scienze Storiche. Roma 1955. Cinquant’anni di distanza. Atti del convegno internazionale Roma, 21-24 settembre 2005, ed. Manuel Espadas Burgos, M. Gras, M. Matheus, M. Miglio, Roma 2008, s. 9-23

Andrea Mariani