Joint Sessions
- Quand un juge au XVIe siècle construit tout un procès pour envoyer un message politique fort… qui n’a peut-être été entendu par personne
- Le jugement de résidence du Gouverneur des Philippines Sebastián Hurtado de Corcuera (1644-1649)
- Le procès du maréchal Bazaine (1873)
- Juger les collaborateurs des nazis en Pologne communiste, 1958-1970
- Le procès des membres du Komitet Obrony Robotników et son rayonnement en France
Au travers d’études de cas à l’époque moderne et contemporaine en Europe, ce panel s’intéresse aux tensions entre nature judiciaire et nature historique de procès politiques. Comment juger les acteurs d’un régime déchu, d’une guerre perdue ? Quels messages politiques sont alors envoyés et comment sont-ils perçus par les populations ? Ces procès se déploient souvent comme le moment où s’établit une synthèse-bilan sur ce qu'il faut voir et penser sur la période antérieure, précisément mise en procès, et rendue "pensable" par le discours sur l'Histoire mobilisé dans le cadre d'un procès. Les enjeux de la relecture du passé à l'occasion des procès politiques ressortent particulièrement dans la palette des registres de légitimation de l'action de l’État. La publicité des procès se connecte-t-elle avec les démarches politiques ou commémoratives ?
On s’intéressera également à l’élaboration de récits historiques par les procès, au cours de ceux-ci mais aussi en aval et en conséquence de ces derniers. Comment lire les récits qui s’élaborent pendant et après les procédures judicaires et les mettre en rapport avec les agendas politiques des autorités ? Si cette interrogation est classique dans l’historiographie des procès politiques des régimes autoritaires ou de transition politique, elle sera ici renouvelée par une approche diachronique et comparée. La mise en connexion des études de cas, en ouvrant l’horizon géographique et temporel, dévoilera de nouvelles modalités de la pédagogie politique qui s’opère à travers la justice médiatisée.